Protection au feu du bois : comment allier sécurité et design

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Protection au feu du bois : comment allier sécurité et design

Le bois est très utilisé dans l’aménagement intérieur et les constructions contemporaines, en raison de son esthétisme naturel, de sa durabilité et de son faible impact environnemental. Toutefois, en tant que matériau combustible, il pose un défi majeur en matière de sécurité incendie. La réglementation impose aujourd’hui des exigences strictes concernant la réaction au feu des matériaux, en particulier dans les établissements recevant du public (ERP) et les immeubles de grande hauteur (IGH). Dans ce contexte, il est essentiel de concilier la protection au feu d’habillage bois et exigence architecturale. Une combinaison qui, loin d’être contradictoire, est désormais rendue possible grâce à des solutions techniques avancées.

Le développement de procédés innovants permet aujourd’hui de sécuriser les parements bois tout en préservant leur aspect visuel et tactile. Finitions ignifuges, traitements en profondeur, panneaux certifiés… Les professionnels peuvent désormais intégrer le bois dans leurs projets sans compromis sur la sécurité incendie.

Le bois et le feu : un risque encadré par la réglementation

Le bois est classé comme matériau combustible selon l’euroclasse D ou E, ce qui signifie qu’il peut favoriser la propagation des flammes. Cette caractéristique le rend théoriquement inadapté aux environnements soumis à une forte exigence de réaction au feu, sauf s’il est traité spécifiquement. En France, la réglementation incendie repose sur deux éléments clés : la réaction au feu (capacité d’un matériau à ne pas alimenter l’incendie) et la résistance au feu (capacité d’un élément de construction à conserver ses propriétés mécaniques en cas d’incendie).

Dans les ERP et les bâtiments tertiaires, l’habillage intérieur doit généralement répondre à une classification M1 (ancien classement français) ou B-s1,d0 selon la norme européenne. Ces exigences visent à limiter la propagation des flammes et à permettre l’évacuation des personnes dans de bonnes conditions.

Traitements ignifuges : les solutions pour une protection efficace

Pour garantir la conformité du bois en matière de sécurité incendie, plusieurs types de traitements peuvent être appliqués. Le plus courant est le traitement ignifuge en surface, qui consiste à appliquer une finition (vernis, peinture ou saturateur) contenant des additifs retardateurs de flammes. Ce traitement offre une protection temporaire mais efficace, à condition d’être appliqué dans les règles de l’art et régulièrement entretenu.

Une solution plus durable consiste à opter pour un traitement en profondeur par imprégnation sous vide-pression, réalisé en usine. Cette technique permet au bois d’atteindre une classification B-s1,d0 sans nécessiter de finition supplémentaire. Elle est particulièrement adaptée pour les panneaux de bardage, les plafonds ou les murs dans les lieux publics.

Certaines essences de bois, comme le peuplier ou le pin, se prêtent mieux à ce type de traitement, tandis que d’autres, comme le chêne ou le douglas, nécessitent des techniques spécifiques ou des produits renforcés.

Conserver l’esthétique du bois : un enjeu de design

La principale inquiétude des architectes et maîtres d’ouvrage réside souvent dans l’impact esthétique des traitements de protection au feu habillage bois. Longtemps associés à des vernis opaques ou des finitions altérant la teinte du bois, ces traitements ont considérablement évolué. Il existe aujourd’hui des solutions transparentes, mates ou satinées, qui respectent le veinage et la teinte naturelle du bois tout en garantissant une protection incendie conforme.

Certaines gammes de finitions sont également disponibles en plusieurs nuances, permettant de teinter le bois tout en conservant ses propriétés ignifuges. Des fabricants développent même des produits spécifiques pour les bois thermotraités ou les surfaces déjà huilées.

Les panneaux décoratifs ignifuges, quant à eux, permettent de répondre aux contraintes réglementaires sans compromis sur le rendu visuel. On trouve ainsi des parements en bois véritable, contreplaqué ou stratifié, prêts à poser, certifiés et testés selon les normes européennes.

Certification et traçabilité : des garanties indispensables

Pour être conformes aux exigences des marchés publics ou de la construction tertiaire, les matériaux doivent faire l’objet d’une classification officielle. En France, le classement de réaction au feu (Euroclasse) doit être validé par un rapport d’essai délivré par un laboratoire agréé (comme le CSTB ou Efectis). Toute prestation de traitement ou de fourniture de bois ignifugé doit donc s’accompagner de documents justificatifs précis.

La traçabilité est également un point essentiel : un bois traité en usine avec une imprégnation sous vide-pression doit être identifié par un marquage, une fiche technique et un certificat de traitement. Ces éléments garantissent à l’utilisateur final que le matériau conserve ses propriétés ignifuges tout au long de sa vie utile.

Un atout pour les projets architecturaux contemporains

L’usage du bois dans l’aménagement intérieur ou les façades ventilées ne cesse de croître. Dans les bâtiments publics, les hôtels, les restaurants ou encore les immeubles de bureaux, le bois apporte chaleur, confort acoustique et qualité perçue. Grâce aux solutions actuelles de protection incendie, il est désormais possible de respecter les normes tout en exploitant pleinement le potentiel esthétique du matériau.

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